Le fabuleux destin de la ratiche qui pend…Souvenez vous, le Jeannot en 2005 : une grande dent qui se pavanait au milieu de la mâchoire supérieure …
… Fin décembre 2005, l’incisive récalcitrante remuait avec ostentation, et le pauvre homme cherchait désespérément une bonne âme pour la lui arracher. Il supplia tour à tour tout ce que la famille compte d’infirmières et autres aide-soignantes. Personne n’accepta la dure tâche.
En désespoir de compte, il tenta de s’attirer les bienfaits des communs des mortels, femme, filles, gendres, petits enfants, rien n’y fit. « Je demanderai au Derives » dit-il. « Ah non » répondirent en chœur ceux-là même qui refusaient de lui venir en aide.
« Je vais téléphoner au dentiste pour prendre rendez-vous » lui dit l’une de ses filles.
« Ah non. Elle est en vacances pendant les vacances » hasarda-t-il. Force est de constater qu’il avait raison : elle rentrait le 3 janvier.
« Qu’à cela ne tienne » décréta la même fille « je reprendrai rendez-vous à ce moment-là ». Malgré les récriminations appuyées du Jeannot, la décision fut approuvée par toute l’assemblée. Pendant ce temps, la dent remuait toujours, et il fallait à notre héros penser à manger (chose fréquente chez lui) sur les côtés.
A la prise de rendez-vous, la secrétaire de la dentiste demanda si le patient prenait des médicaments. Il fallut bien répondre que oui. « Alors il faut demander à votre médecin traitant si on peux l’arracher, ou s’il faut d’abord arrêter le traitement » répondit la secrétaire, « en attendant je vous donne rendez-vous pour le 3 à 11h45. ».
« Il faut arrêter les anticoagulants au moins 3 ou 4 jours avant l’arrachage » imposa le Derives, à la grande satisfaction du Jeannot devant ce répit grapillé. Nous sommes alors le 2 après-midi ! Pas moyen de décommander : Personne au bout du fil, les rendez-vous (et les annulations) ne se prenant que le matin : on verra cela demain matin.
Au repas du soir, il y avait du fromage. Par esprit de préservation, Papy pris du Rondelé. Fi de ces fromages à pâte dure (il y avait pourtant du bon Beaufort) ou trop collants (exit le Munster si goûteux). Il fallait minimiser les risques et éviter une chute intempestive.
Et que croyez vous qu’il advînt ?
…Soudain un cri de (grande) victoire : « la voilà » s’exclama le Jeannot tenant fièrement l’objet de ses tourments garni de Rondelé entre le pouce et l’index de sa main gauche. Le brave homme faisait plaisir à voir, radieux, la bouche semblable à un gouffre : il n’en restait plus beaucoup : la plus belle étant sur pivot. On ne pourra plus se gausser de sa ratiche qui pend. Par mesure de prophylaxie, le papy décida de se rincer la bouche à la mirabelle (avec l’assentiment de son épouse). Il renouvela l’opération pour plus de sûreté (il ne plaisante jamais avec les mesures d’hygiène). Le lendemain matin, la secrétaire de la dentiste téléphonant pour avancer le rendez-vous à 11h00 dû être éconduite. Par bonheur elle ne sembla pas en souffrir trop.
Et c’est depuis cet instant que vous pouvez voir ceci :
Le Jeannot en 2006 :
!!!
N’est-ce pas un fabuleux destin ? FIN (tant pis pour elle !)